jeudi 22 octobre 2009

Le printemps de l'automne
Un presque silence
Dans la cime du lent
Des nuages qui se meuvent
Des branches dans le vent

Aux pieds des grands fruitiers
S'amassent les pas
Cheminements tranquilles
Près des grands champignons
De la taille des mousses

Les deux mains dans les poches
Le col environné de laines
De se guider au soleil
Bruissement d'oiseaux
Tous m'endorment

Le printemps à l'automne
La fenêtre est ouverte
Collée contre le mur
Une feuille s'envole
De son clou

Un branche brisée
Tombée avec sa fleur
Sur un tapis de boue
L'humidité de saison
De la belle saison

De son clou
De son coup de marteau
Du pinceau élancé
De la main retenue
Et de l'encre jetée

Un printemps pour l'automne
Pour un tronc d'arbre
Coupé laissé là
Un siège de jardin
Avec un long repos

Une branche tombée
Avec une fleur de soie
Son pistil d'oiseaux
Et d'insectes bruyants
Dans le vent

Une image de mes rêves
De mon presque endormi
De mon presque minuit
La lumière m'éclaire
Sur le papier

La fleur de l'invisible
Du soir qui va tomber
Equinoxe et demi
Du jour de la moitié
De la nuit à finir

Quand la feuille va sécher
Le liquide a coulé
Le pinceau
Le liquide a coulé
Quand la feuille va sécher

De la nuit à finir
Du jour de la moitié
Equinoxe et demi
Du soir qui va tomber
La fleur de l'invisible

Le printemps pour l'automne
Les fruits de toutes saisons
Des senteurs de la pluie
Du soleil de la vie
Mes images

L'encre séchée s'étale
Mal mais si bien
L'hésitation parfaite
Se jeter abandonnée
La branche pour l'oiseau

Il n'y a pas d'oiseau
Est-ce la nuit très peu
Est-ce le vent très lent
Est-ce ce petit de l'oiseau
Que l'on attend

Le printemps à l'automne
J'en ai perdu la tête
Fait tomber ma casquette
Fait passer sous mes pieds
La trace

Le ciel s'est effilé
Participe du chant
De ce détail donné
Du à peu près haut
Aux environs

En fait je ne sais pas
Si c'est le moment de le dire
De le frémir de l'écrire
De ce matin de l'après midi
De poser sur la feuille

Le gris encore soupir
Le noir se gratte du blanc
Le blanc de la fleur
Le papier étonné
Tonnerre papier

Brosse le pinceau
Un infini perdu
Une branche écartée
Une fleur suspendue
Le rêve de la trace

Les feuilles se suivent
Le soleil va tomber
Et je crois regretter
Le soleil se lever
Au printemps de l'automne